Le Brise-Glace Orchestra pour deux soirées de voyage

C’est que nous avons brisé la glace – ou déchiré la brume, si tu préfères -, hier soir, 10 juin 2011, au Chauve-Souris, bar aux rendez-vous musicaux variés de Saint-Pierre. Facilement d’ailleurs, grâce au Brise-Glace Orchestra – six membres d’équipage sur scène, deux femmes, quatre hommes – pour nous emporter vers des horizons à défier avec force de chants culottés comme de bonnes pipes , brume et coups de tabac.

Nous nous sommes régalés, accordéon, guitares, voix, violon et flûtes en harmonie, à nous laisser ainsi emporter. Il faisait bon vivre cette amitié des coeurs de mer que le Brise-Glace Orchestra sait si bien faire vibrer. D’ailleurs, je me suis dit que l’ensemble avait gagné en cohérence dans sa programmation et cohésion dans la prestation. Belle unité dans l’assemblage, plaisir évident, assurance des enchaînements. Un groupe nourri d’un lien très fort entre les ports de nos origines et notre devenir d’insulaires aux portes de ce qui fut un jour le « nouveau monde ». Chansons chargées de sel, chasse à la baleine, quête éperdue de la morue, accents de Bretagne et d’Irlande, Bancs de Terre-Neuve, pages d’Histoire, rires aussi.

L’ambiance aura été festive, alerte et ô combien sympathique. Pour Michel Llorca, qui va bientôt porter sa besace vers d’autres ports, un moment clef de chaleur partagée, évidemment. Pour nous aussi, qui voulions être là pour porter haut les couleurs des émotions complexes. Le Brise-Glace Orchestra a cette tonalité qui l’ancre bien dans notre ressenti identitaire, terre et mer entremêlés, voix et flûtes traversières féminines apportant la touche bien perçue pour que soudain se révèle la diversité des tonalités.

Demain il fera beau, de nous annoncer Claude L’Espagnol, accordéon diatonique en bandoulière ; et il aura eu raison, un autre rendez-vous étant pris pour la soirée du samedi.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 juin 2011