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Chronique du 24 juillet 2011

Nous étions sur le bateau, ivres de soleil et de bonne humeur. Il faisait « rin beau », pouvait-on s’exclamer. Île bateau, pour préciser, l’Île, celle qui porte en son sein son identité maritime, Île aux Marins, la bien nommée par une fin de journée qui faisait passer à la trappe tous les temps de chien. Steve Normandin, Thierry Artur, D’Gé, Jean-Claude Mahé et moi étions heureux de faire partie de la bordée. Et nous festoyâmes, ô lecteur, à nous enchanter la glotte sur tous les tons, repas, spectacle à la clef de sol.

Comment exprimer ces moments magiques où l’on se sent décentrés mais pleinement au coeur de ce que nous sommes, îliens de Saint-Pierre et Miquelon attachés à nos points d’ancrage, quand, cerise sur le gâteau, la météo nous concocte ces heures de lumière qui nous réchauffent l’âme ? On ne peut qu’applaudir le travail acharné de Saint-Pierre Animation pour restaurer, faire vivre et développer ce patrimoine sans lequel nous serions comme un pélican privé de grands espaces.

De_ferlantes_I_le_aux_Marins_2011.jpg Nous aurons joué, tous ensemble, avec l’alchimie du verbe, des agapes nocturnes, du sel marin et de la chaleur humaine qui soudain nous transcende pour que nous nous sentions soudain portés par la même communauté.

Dans le grand zodiac de l’École de Voile qui nous ramenait à Saint-Pierre, tard dans la nuit, alors que le crachin avait décidé de reprendre ses droits, nous étions du même équipage, saveur de sel des Déferlantes atlantiques aux lèvres de nos souvenirs en émergence.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
24 juillet 2011