Chronique du 28 juillet 2011

Eh bien, cher lecteur mathurinien, comme tu le sais, il n’est pas dans mes habitudes de distribuer les fleurs à la cantonade, tant j’ai de respect pour elles, dans un contexte climatique où le soleil fait trop souvent grise mine. J’aurai rencontré, avec beaucoup d’autres artistes de Saint-Pierre et Miquelon, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, en visite pour trois jours dans nos îles.

Allais-je entendre des propos convenus ? Que nenni ! Le respect manifesté pour la création porteuse d’un souffle nécessaire pour que nos îles vivent demain, au sens plénier du verbe, aura emporté l’adhésion, par-delà les divergences de la vie politique. Dans ses propos tenus au Musée de l’Arche devant un parterre diversifié, il aura pris en compte les « blessures » de notre insularité à vif, au détour des rebondissements multiples de notre Histoire. Sa venue aura résulté d’un choix clairement mentionné ; la vitalité de l’expression culturelle aura été prise en compte pour tout ce qu’elle apporte à la communauté, dans son vécu intérieur, mais aussi dans son rayonnement.

Faire en sorte que les conditions de mise en oeuvre des convergences indispensables aura été mesuré à l’aune des réponses urgentes à apporter. Certes, personne n’était dupe que rien ne peut évoluer d’un claquement de doigts, fût-il ministériel. Mais la qualité des propos tenus m’aura amené à vouloir les saluer.

Ainsi vont les espoirs, chargés de tant de créations potentielles. Et me revenaient, les yeux tournés vers le port de plaisance, ces paroles de Georges Chelon : « Que ce soit en vers ou en prose /Crier /Dans la pierre ou le marbre rose / Tailler / Dans le bonheur ou la souffrance / Aimer / C’est notre seule délivrance / Créer ».

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 juillet 2011