Embargo levé sur le soleil à Saint-Pierre et Miquelon ce vendredi 8 juillet 2011; les barbecues auront été de sortie pour fêter l’événement. Enfin une politique qui en connaît un rayon, pourra-t-on s’exclamer, sachant que les responsables de l’Archipel ont reçu un appel à l’aide des agriculteurs confrontés à la grisaille persistante qui nous enserre d’une manière exceptionnelle depuis le mois de mai. Record battu cette année pour une mise en bière des producteurs de fleurs et légumes – dans le Guinness book – si rien n’est fait. Certes l’on comprendra qu’il est difficile de répondre en cinq sec quand les entreprises se trouvent paradoxalement… à sec du fait de l’humidité excessive. Preuve s’il en était besoin des réitérations dans la recherche de solutions pour résoudre la quadrature du cercle des prés carrés. Gageons que les réunions autour d’un tapis vert bénéficieront au moins de la présence de celui-ci, tout en ayant à l’esprit qu’il faut éviter que les damnés de la terre, les forçats de la fin, se retrouvent à l’herbe. Il serait terrible en effet que pour vendre sa salade il faille la vendre, ce qui, tu en conviendras, est souvent le cas quand on s’adresse aux cols blancs quand on se sent sur le point de manger les pissenlits par la racine.
Comme tu le vois, par conséquent, ô lecteur à peine remis des UV (sont-ils U, sont-ils V ?) d’une journée, rien n’est simple au cœur d’un archipel où le soleil ne brille pas pour tout le monde, même à l’occasion de quelques éclaircies.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
8 juillet 2011