Chronique du 30 août 2013

Saint-Pierre et Miquelon depuis une semaine pleure le départ de ses jeunes ; l’été a fait son paquetage ; le ciel aux nuées alourdies s’est mis à l’unisson depuis une semaine ; il pleut. Rappelons-nous : visite fin juin 2013 de la délégation des Terre-Neuvas, sous le brouillard – comme pour rappeler celui des Grands Bancs – ; course des 25 kilomètres de Miquelon dans un décor carte postale ; fête du 14 juillet sous le soleil ( as-tu remarqué, ô lecteur que le temps, suivant les années, hésite entre la joie de la chute de la Bastille et la tristesse d’avoir mis fin (?) à la royauté ? ) ; festival des Déferlantes à dominante de mer étale ; plage de Saint-Pierre pailletée d’enfants, farniente langladière de juillet et d’août dans la torpeur des journées et des nuits épanouies ; fruits de mer à Miquelon dans le déploiement des papilles alléchées ; Dunefest dans la chaleur des sables de Langlade ; fête basque éclatant à l’ocre de son fronton…

Plus de deux cent soixante jeunes qui voguent vers d’autres horizons, ça vous fait une saignée. Ainsi va la vie insulaire, tendue comme une corde à linge entre retour d’été et départ d’automne. Mais le temps quant à lui n’est jamais suspendu, n’en déplaise au poète. Tout se poursuit dans un brassage perpétuel de renouvellements générationnels.

Et « la vie va », comme chante Alcaz.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 août 2013