« Tant qu’à venir sur la terre /
Tant qu’à vivre contre son gré /
On devrait bien pouvoir faire /
Le plan de notre destinée »…
Ainsi chantait Angèle Arsenault, artiste née au Prince-Edouard et qui aura mené une belle carrière d’auteur-compositeur-interprète. J’apprends qu’elle vient de décéder à l’âge de 70 ans et sa voix, son visage, son amitié, la fougue de… sa jeunesse, nous ramènent, mon épouse et moi au cœur des soirées animées des Musicales Atlantiques de 2001.
Souvenons-nous. Nous avions invité le groupe Acadilac, du Prince-Edouard. Patatras, un membre du groupe se blesse et ne peut venir ; Acadilac est désemparé ; au sein du groupe, Robert Arsenault ; il contacte sa soeur, artiste de renom ; elle se propose immédiatement de les rejoindre et vient leur prêter doigts de fée et voix énergisante à Saint-Pierre et à Miquelon. Salle Entre-Nous, Txoko Berri et Joinville se laissent emporter par la joie qui émane du groupe ainsi formé pour l’occasion autour d’Angèle.
Elle m’avouera qu’elle vivra ainsi ses premières expériences de bar – avec pourtant une carrière riche d’expériences dans sa besace -, dans une ambiance survoltée, heureuse d’être avec ses frères ; je la revois rayonnante assise à son piano électrique ; il fallait s’adapter aux moyens du bord – nous avions opté pour la formule bar tout au long du festival ; pas question de transporter un piano à queue – ; et la magie opéra. Quelle ambiance !
« Je veux toute toute toute la vivre ma vie »… Belle vision de femme portée par l’amour du partage. Robert et Jacques Arsenault, ses frères, Sylvie Toupin, formaient avec Angèle un groupe captivant et nous ouvraient la porte de ce bonheur que l’on goûte les soirs de cette magie que l’on sait fugitive mais qui nous transcende et nous fait du bien à l’âme.
Merci à toi Angèle, belle artiste acadienne. « Y’a tant d’étoiles dans le ciel »… Il y en a une qui fait corps avec toi.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
26 février 2014
Photo, Patrick Boez