Chronique du 20 août 2014

On parle souvent du temps à Saint-Pierre et Miquelon, me fit-on récemment remarquer. Difficile en effet de faire autrement quand on organise des événements à l’extérieur, y compris en plein été. Brume qui s’impose lors de la course Halifax-Saint-Pierre, pétole le jour où l’on a prévu une régate, un 14 juillet réussi qui passe à travers les mailles des incertitudes, Dunefest sur la dune de Langlade, un vendredi sous la pluie, un samedi à faire pâlir de jalousie les plages les plus estivales, fête basque…

La fête basque 2014 aura donné lieu à des trésors d’ajustements de la part des organisateurs pour répondre au mieux aux caprices de la météo. Mais n’est-ce pas au pied du mur qu’on apprécie les pelotari ? Le troisième week-end d’août tombait un peu plus tôt cette année. Pourtant, après une longue période de jours chauds, le thermomètre jonglait avec des températures plus basses, avant de rejoindre en fin de parcours celles qui répondent mieux aux besoins de la fête. Il aura donc fallu bousculer le calendrier, jour après jour. Mais globalement, au final, aura-il fait bon souffler en se disant que le défi aura été bien relevé. Le public se sera déplacé, nombreux pendant plusieurs jours, s’esquivant les soirs les plus frais, réapparaissant à la première embellie. Compétition de pala qui aura vu sur la cancha la belle prouesse des frères Choï, la danse à l’honneur avec les danseuses d’Orok-Bat revivifiées, jeux diversifiés de la force basque – les équipes hommes-femmes qui se succédaient au tir à la corde auront contribué à un point d’orgue à couper le souffle -, jeux pour enfants, buvette, restauration très appréciée, animation musicale le soir de clôture à Saint-Pierre, près de la maison et non sur le podium trop distant…, les activités extérieures auront porté haut les couleurs, malgré les aléas du temps.

Le 15 août aura voulu devancer l’adage : « Après le 15 août, les coups de vent ». Depuis, le vent s’est assagi, mais les jours oscillent entre soleil et ondées, les températures sont reparties à la hausse, les nuits n’apportent pas l’air requis à qui aimerait respirer la fraîcheur subarctique. L’orage s’est même invité dans la nuit du 18 au 19 août.

Mais les festivités traditionnelles auront eu lieu, comme pour exorciser la crainte des ciels qui pourraient nous recouvrir bas et lourds comme des couvercles. Sans doute peut-on se dire que l’été 2014 aura permis d’ouvrir les fenêtres, de vivre à l’extérieur, à Saint-Pierre, à Miquelon, à Langlade. L’Archipel sait se parer des atours de l’été.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 août 2014