Hoëdic au coeur à Locmaria, Belle-Île-en-Mer

Il a été frappé par la grâce, pourrait-on imaginer à me savoir fréquenter les églises pour y chanter. Erreur, ô croyant des conclusions faciles ; j’ai été touché par l’amitié des vivants en chair et en os, une aventure humaine captivante.

Hoëdic, Locmaria à Belle-Île-en-Mer, me seront devenues terres d’accueil, d’une amitié que je n’aurais jamais imaginé pourvoir naître de quelques chansons, guitare en bandoulière. Touché par cette chaleur que savent déployer des insulaires passionnés, j’aurai eu l’occasion de chanter à deux reprises pour participer à une collecte de fonds, sous la houlette d’une petite association de préservation du patrimoine présidée par le marin pêcheur Christian Allanic, afin de rénover la petite église Notre-Dame la Blanche d’Hoëdic. J’y avais lu d’entrée l’âme des marins, par-delà toute autre dimension spirituelle .

Les conditions étaient toutes prêtes pour que je participe à une nouvelle rencontre, à Locmaria, le jeudi 1er mai 2015, cette fois à partir de la présentation d’un film consacré à un marin-pêcheur de Palais, le port de Belle-Île. Un pêcheur de sardines qui se sera déplacé dans la petite église de Locmaria, pour répondre aux questions à la fin de la projection du film, témoin d’une époque elle aussi quasiment révolue. Pour autant, il était aussi question d’espoir, de volonté d’aller de l’avant, autrement certes, mais la mer au cœur de l’énergie. Comme à Saint-Pierre et Miquelon où j’imaginerais aisément une unité de congélation pour un redéploiement d’activités. Lutter contre la passivité et le défaitisme, encore et toujours. L’activité humaine est perpétuelle remise en cause. Histoire et regard tourné vers l’avenir ne sont pas contradictoires. La dynamique surgit du brassage permanent entre hier et aujourd’hui.

Hoëdic, Locmaria à Belle-Île m’enchantent dans le rapport entre force et fragilité. L’insularité insuffle la force de la permanence contre vents et marées, sert de repère quand s’immisce le doute. Les îliens peuvent-ils être dépossédés de leur âme ? « Rien n’est jamais acquis à l’homme » aura chanté le grand Georges.

Mais grand largue vers la vie, encore et toujours.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 mai 2015

Article du Télégramme : http://www.letelegramme.fr/morbihan/locmaria/eglise-soiree-d-amitie-et-de-solidarite-04-05-2015-10616484.php