Effluves de voyage

Paris, veille du départ :

 Une andouillette ! Faut qu’ça fouette ! J’aime à lorgner l’inquiétude chez mes compagnons de tablée quand arrive le mets fumant de mes désirs. Avant le chemin du retour, cela vaut tous les jours la madeleine de Proust pour la permanence des souvenirs.

21 juin 2015. Voyage retour. Roissy, Terminal 2a. Zone de transit ( intestinal?) Ça pue la merde. Ont-ils curé les gogues ? Je préfère, je l’avoue, l’odeur de l’andouillette.

Boeing Paris-Montréal. Avion bondé. Une dame ayant passé l’âge de la maîtrise de ses sphincters pue ostensiblement la merde chaque fois qu’elle cherche à se lever. Sans ambages, je te l’affirme, je préfère l’odeur de l’andouillette. Quand elle se lève moi je m’inquiète. Elle me tend son dargif. Pourvu qu’elle ne pète. Moi je préfère rêver à l’odeur de l’andouillette.

Sandwich poulet ou védjeutérieune, clame l’hôtesse. Que nenni ! Moi je préfère de loin, je te le dis, le charme subtil de l’andouillette.

Changement d’avion, direction Halifax. Ambiance plus confinée. Mais voilà que ça fouette des panards, le passager derrière mon siège a enlevé ses pompes.

Je te le dis, je le répète, je préfère de loin et de près l’odeur de l’andouillette.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 juin 2015