AVE, AMEN

Une belle soupe pour un AVE ? Les propos du ministre conseiller à l’ambassade du Canada à Paris sur les ondes du journal radio de SPM 1è du 2 mars coupent le sifflet. A propos de Saint-Pierre et Miquelon, des gens ont écrit – on comprend que la missive du ministre des Affaires étrangères français adressée en février 2016 à son homologue canadien compte pour du beurre – , « il n’y a pas de discussions », « ce n’est pas une négociation ». 

Bon, j’avais cru comprendre que des entretiens au plus niveau étaient en cours pour prendre en compte le cas particulier de Saint-Pierre et Miquelon. Y avait gourance ?

Pour votre pénitence, ô vous qui êtes à l’érable ce qu’un sourd est à la feuille, vous remettrez votre AVE dans le confessionnal. Mais en septembre car « la belle saison s’approche au Canada » et les technocrates ont été pris de court. Le temps des cerises serait-il donc en avance ? Pour faire face à l’afflux des demandes, il aura été jugé utile de reporter l’application de quelques mois.

Le temps de permettre aux autorités françaises de mettre en place un AVE pour les Canadiens venant en France ?

A noter que, officiel pour officiel, le site du gouvernement canadien indiquait toujours en ce 2 mars 2016 qu’il fallait procéder à la demande en question.

Quand on entre dans l’absurde, autant répondre : DAC ! Mais avec la forme, la classe, le sens de l’enrobage qu’il fait bon arroser dans les salons feutrés au champagne avec des petits fours.

« Ce n’est pas à la légère que j’écris : Tenons-nous prêts… Ce cri d’alarme, je ne le jette qu’après avoir pesé le pour et le contre, et le contre autant que le pour, après un examen approfondi de la situation et avec la pleine conscience de la lourde responsabilité que je prends, guidé simplement par le désir de tirer les roues du vélo du char de l’Etat de l’ornière dans laquelle elles dérapent depuis le temps qu’elles y glissent. » (Pierre Dac)

Pour le reste, pas besoin de nous donner de tuyau, ce seul mot nous entube les esgourdes.

AVE, Amen.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 mars 2016