Résidence Domitys, à Bayeux, un jour de mai 2016

Je vis sur le chemin du hasard, porté par le plaisir de porter des chansons, Saint-Pierre et Miquelon au cœur, la tête dans les étoiles, rêves déployés dans les entrelacements des inattendus. Un régal ! La joie que l’on glane comme on cueille des fleurs sauvages. Pied de nez à la morosité trop prégnante de l’actualité, incertitudes vécues souvent comme des drames en latence. Certes, les temps sont difficiles ; la morosité fait partie de l’incontournable ; un pays entier doute de lui-même. Pour autant faut-il s’enfermer dans le repli sur soi et se recroqueviller dans le silence de la désespérance ?

J’ai eu le grand bonheur d’être invité à la résidence Domitys de Bayeux en Basse-Normandie (eh oui, je sais qu’on a changé récemment les étiquettes). Il s’agissait cette fois d’animer un déjeuner-concert. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une salle comble, 102 convives ! J’en ai eu le souffle coupé ! Pas la voix heureusement, d’autant que je venais de me remettre d’une aphonie de cinq jours.

Quel beau moment à nouveau ! Chanter les îles, faire en sorte que l’on puisse entonner des refrains ensemble, interpréter quelques airs connus… La fête était d’autant plus belle que s’était jointe à l’événement l’association de Généalogie – Ma passion de Port-en-Bessin, notre ville jumelle, sous la houlette de Lucette, sa présidente. Surprise de découvrir le travail de mémoire réalisé par ces volontaires passionnés pour mettre en exergue les liens entre notre Archipel et le port de pêche de Port-en-Bessin, lien qui rejaillit bien sûr sur la dimension plus globale de la Normandie de nos origines. 33 panneaux sur des thèmes aussi divers que la pêche à la morue, la prohibition, la nature, la géographie, la figure prégnante d’Albert Pen, un grand nom de notre Histoire, instituteur à ses débuts à Etreham, non loin de Port-en-Bessin, à l’origine du jumelage.

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J’aurai été heureux de chanter, une nouvelle fois, chansons tournées vers le désir de vivre l’insularité du partage avec ardeur. « Je vis sur un îlot à quelques encablures d’un gagnant du gros lot… »

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 mai 2016