Un matin de Grande Passerelle, à Saint-Malo

Pour une surprise, c’en fut une. Nous avions rendez-vous à 10h00 du matin, en ce lundi 16 mai 2016, à la Grande Passerelle – superbe lieu de Saint-Malo avec auditoriums pour la projection de films. Salles magnifiques pour des présentations suivies de débat. Saint-Pierre et Miquelon était mis à l’honneur avec la projection annoncée du film de Patrick Viret, suivie d’une table ronde avec Eugène Nicole, Nadia Galy, Jean-Marie Pen et ma pomme.

Vu l’heure matinale en ce jour d’été malouin, je m’étais rangé à l’idée éventuelle d’une quarantaine de personnes. Eh bien ! Bousculés les a priori, renvoyé sur la lune le doute mal placé. Salle comble et nombre de personnes ne pouvant accéder à la salle faute de place. Pour un peu, les débatteurs ne pouvaient trouver reposoir pour leur séant !

J’en suis encore baba. Cool ! Me diras-tu, si par trop les cheveux ne te grisonnent. Belle ambiance quoi qu’il en soit de découverte de nos îles sur grand écran. Jean-Marie Pen, auteur de romans policiers, aura vécu cette projection comme une interaction de tableaux impressionnistes ; Eugène Nicole aura revisité de nombreuses réminiscences de son enfance sur les îles. Chaque auteur pouvait évoquer le fil conducteur de son écriture, Nadia Galy rappelant le déclic qui se sera produit dès son arrivée sur l’archipel, impliquée alors dans la construction de la nouvelle piste. Il était des défis de développement ? Où en sommes-nous aujourd’hui ? N’est-ce pas encore la question sans cesse renouvelée ?

Vivre debout ! Lutter contre l’adversité dans ses métamorphoses ! Droits de la France sur le plateau continental ! Droit à la vie dans notre insularité trop méconnue, souvent vue avec condescendance… Je me suis régalé à chanter – eh oui, j’étais venu avec la guitare en bandoulière – « Ils venaient d’un pays », pour rappeler nos liens ancestraux avec la Bretagne, le Pays basque, la Normandie, sans oublier Terre-Neuve…

La_Belle_de_L_etoile.jpgLa personne chargée par le Festival Etonnants Voyageurs d’animer la rencontre m’invitait en guise de conclusion à cette matinée d’enthousiasme à chanter La Belle de l’Etoile. L’interpréter en compagnie pour la première fois de Patrick Viret et de Nadia Galy sortait de l’ordinaire ; le public si accroché par l’évocation de nos îles avait ouvert les portes de la joie.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 mai 2016