Francis Lassus, Voilà la vie ! – In&dit Nougaro

Il est des écritures, des rythmes, il est des souffles, des voix qui vous marquent, vous transportent dans le cheminement de la vie.
« Et voilà la vie, la vie »

La Camarde n’aura pas eu le dernier mot.

Des textes inédits émergent soudain de par-delà l’ultime départ, Hélène Nougaro, son épouse, ayant confié à Francis Lassus le soin de les éclore, Francis Lassus dont Claude disait : « s’il était mon fils, je serais plutôt fier de moi. Mais être son père, quelque part, je dois bien le mériter un peu… »

« La vie, la vie… » un panier de quatorze écrins de Verbe libre, l’artiste redonne soudain présence aux « empreintes digitales » du poète ayant pris le soin de trouver les tonalités musicales qui s’imprègnent des mots avec respect. D’entrée, je me suis retrouvé dans un univers familier, porté par « un swing tiré à quatre épingles ».

Claude Nougaro savait nous faire partager sa passion des mots ; Francis Lassus porte cette inspiration avec talent, bonheur et conviction dans une mise en forme musicale convaincante de dynamisme. « Sang de l’encre » et richesse de l’âme, beauté des sons, chaud balancement de l’ensemble guitares, batterie, percussions, basse et voix.

J’ouvre mes feuilles à la tendresse de la chanson « Les tilleuls », et aux « Mots rebelles » qui me captivent ; je vogue sur « Le Globe bleu » que l’on malmène ; je songe à mon tour « au pays des âmes en peine ».

Quelques mots sur le papier, et la musique qui vous porte vers les autres, en boucle : « Aimer les êtres qui vous aiment, d’abord… ». Belles sonorités de percussions à la clef qui vous envoûtent à l’unisson. Et si d’aventure, il t’arrive, ô mon frère, de douter de l’essence vitale de la poésie, la chanson « Liberté», égalité téléguidées », te ressourcera.

Bel hommage assurément sauvé du silence que ces « Enfants de la batterie ». Et si cette dernière portait l’hymne à la vie, le drapeau de la joie, l’étendard de la fraternité ? Y avons-nous même pensé ? Claude Nougaro, oui, assurément. Belle trouvaille que cette densité entre mots et musique.

Je me suis laissé porter par la découverte de l’inattendu, prêt pour les deux dernières chansons de l’album, sensible à « l’animal poème », que seule une voix peut transcender. « Le poète est le fou le plus proche de la réalité » n’est-il pas vrai ? Il est une voix de l’au-delà qui un jour tissa l’âme de la vie…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 septembre 2016

Francis Lassus, Voilà la vie ! In&dit Nougaro –