Chronique du 25 janvier 2017

Inconscience quand tu te manifestes…

Alors que le port de Saint-Pierre s’ébroue en ce mois de janvier 2017 de son inactivité maladive grâce à la venue de cinq bateaux de pêche des Îles Féroé venus faire relâche pour des opérations de transbordement du poisson, voilà que les services de l’Etat font dans la démonstration sélective sur les quais, avec un contrôle inopiné de « l’inspectrice du travail flanquée de deux gendarmes » (propos du député dans une lettre d’indignation adressée au Préfet), le tout à la demande du procureur, perturbant le travail des dockers… Le quatrième bateau de pêche venu sur l’archipel n’ayant subi à lui seul qu’une cascade de contrôles, la méthode en elle-même ne pouvait que susciter quelques étonnements. Il est des façons de faire moins tonitruantes mais tout aussi efficaces, avec plus de tact et d’«approche pédagogique » (pour reprendre un terme utilisé par le Président de la CACIMA dans un courrier d’étonnement adressé ce jour au Préfet). Député et président de la Chambre de commerce auront donc réagi.

Gageons qu’il ne viendrait pas à l’idée de ces mêmes autorités de contrôler le doux ronron de l’inactivité sous-productive. Comment mesurer le non-mesurable, vérifier, par exemple, les effets pervers de l’endormissement des cerveaux des réunions inutiles, le mal-être de tous ceux qui subissent le paternalisme cravaté de l’étouffement des énergies, les bâtons dans les roues au moindre frémissement d’activité ?

Redonner du souffle à l’initiative privée dans un contexte autant déconnecté des urgences des vrais défis relève alors de la chimère.

Comme me l’aura souvent dit un ami, un jour en responsabilités : « A Saint-Pierre et Miquelon, faut pas que ça marche… »

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

25 janvier 2017

 

Lettre du député au Préfet_250116 Lettre de la CACIMA:25 janvier 2017

Lettre de la CACIMA:25 janvier 2017