Chronique du 26 janvier 2017

« Autrefois quand j’étais marmot… »…

on nous martelait quelques repères du bien-vivre pour la mise en œuvre ultérieure, à l’âge adulte, des valeurs de la République. L’instruction civique, disait-on…

Aujourd’hui, au fil des affaires qui éclatent au grand jour, les enfants d’aujourd’hui – si tant qu’ils délaissent leur virtualité – ne peuvent que découvrir un monde d’arrivistes forcenés.

Cette fois, en cette fin janvier 2017, le Canard Enchaîné pointe l’emploi fictif d’une Penelope (tu noteras l’absence d’accent aigu que ne manquent pas d’accentuer les médias en n’oubliant pas de les omettre) très fillontrope. Aura-t-elle exercé un vrai boulot après de son mari député à la hauteur des 500 000 euros qu’elle aura engrangés en quelques petites années ? Là encore attendons avec intérêt les jugements de cour selon que vous soyez…

Elle ne s’occupait pas de la politique de son mari, affirmait-elle.

Mais elle bossait pour son mari, découvre-t-on.

Pas pour des prunes…

Inconnue au bataillon des assistants, nous dit-on.

Très discrète à La Revue des deux Mondes… Mais bonne lectrice, elle aurait tout au plus écrit deux petites notes (3500 signes en tout, comme le révèle Marianne), auquel se serait greffée une séquence de brainstorming pour un supplément… de 100 000 euros. Mazette !

Bref la question clef à pipe– sachant que rien n’interdit (malheureusement et tant pis pour la moralisation de la vie publique) l’emploi des membres de sa famille en tant qu’assistant(e) parlementaire – est la suivante : Penelope Fillon a-t-elle fait le boulot pour lequel elle a été grassement payée ?

Alors, forcément, dans cette nouvelle saga homérique, je me suis murmuré des extraits de Pénélope (avec accents) de Georges Brassens :

« Toi l’épouse modèle

Le grillon du foyer

Toi qui n’a point d’accrocs

Dans ta robe de mariée

Toi l’intraitable Pénélope »

(…)

« N’aie crainte que le ciel

Ne t’en tienne rigueur

Il n’y a vraiment pas là

De quoi fouetter un cœur

Qui bat la campagne et galope

C’est la faute commune

Et le péché véniel

C’est la face cachée

De la lune de miel

Et la rançon de Pénélope

Et la rançon de Pénélope… »

 

De la chanson donc, comme on en commet depuis le Moyen Age, histoire de garder le sourire en un temps où les anges ne sont décidément pas dans nos campagnes.

A écouter le silence embarrassé des députés en fonction de leur obédience chaque fois qu’une affaire éclate (à gauche, à droite, au centre, au faux-centre, aux circonférences), je me dis que la règle républicaine n’est pas la Vertu de la liberté d’analyse, mais l’asservissement à des clans qui font poser le dargif à plus d’un sur la Vérité, la Probité et l’Honneur.

Homère alors, comme disait Ulysse… Allons, messieurs, mesdames les députés, les dépités, les dépotés, du poil aux fesses et les cocus au balcon, que diable !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

25 janvier 2017