Si je n’avais écrit la moitié de ce que je n’écris pas, j’aurais pu finir rédacteur chef à la Revue des Deux Mondes, je te le dis. Au lieu de ça, me voilà en train de te présenter sur mathurin.com ma prose envers et contre vents et marées, pour le plaisir du chant sourd de la mer, de la senteur des algues, des fougères rougies de l’automne, des bérets basques des jours d’hiver, des pissenlits du printemps et des doigts pieds en bouquets de violettes de l’été. C’est te dire.
L’indécence en ce début d’année 2017 est au cœur de la république dévoyée. Certes François Fillon n’est pas le premier à heurter violemment les consciences, mais, s’étant érigé en pourfendeur des travers et en Bayard des temps assainis, la rémunération faramineuse de son épouse pour une présence au turbin sujette à caution donne un coup de pied au derche de la Vertu. A les voir pathétiques s’être pris ainsi les pieds dans la moquette tout en éructant que tout ce pataquès c’est à cause des autres, nous coupe tout bonnement le sifflet.
« A nous deux maintenant ! » se sera écrié le Rastignac sans scrupules de Balzac. A nous deux la France ! pouvait-on subodorer sous les sourcils de François Fillon. Et paf ! Le PAF dans le pif ! Et tous ceux qui se croyaient déjà, le blaze en haut de leurs affiches de donner l’impression de se trouver à loilpé sous le regard éberlué de tous les zappeurs des écrans plats en quête d’un papa tutélaire, du pape de leurs illusions volontaires.
« Je pense que le résultat des primaires est caduc » a dit le député sarkozyste Georges Fenech.
Et les Français pendant ce temps de remettre cent fois sur le métier leur ouvrage, dans l’attente d’un Ulysse qui pourra leur mettre un peu de baume au cœur.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er février 2017