Haïkus des Cinq Saisons

Mes coups de cœur dépendent du hasard. Ainsi ai-je été attiré à Brive-la-Gaillarde, au cours de mes pérégrination automnales de 2016, par un livre petit format carré consacré aux Haïkus, poèmes japonais perlés de concision. L’auteur, un Breton, Alain Kervern et son ouvrage offre au lecteur un écrin artistique, un condensé de Haïkus des cinq saisons…

Cinq ? Le titre sort de l’ordinaire, tu avoueras. Occasion, par conséquent, de se décentrer et de prendre conscience de la diversité des repères en fonction des cultures, imprégnés que nous sommes par une perception du monde trop occidentalisée. Quatre saisons, plus une charnière ; notre esprit trop rationnel n’a-t-il pas oublié ces prouesses de la pensée ?

Il est des codes d’écriture autres que l’agencement des rimes pour faire poésie. Pas de mot surfait dans les haïkus ; à trop forcer le trait, on froisserait le rêve.

Les haïkus sont donc, pour un occidental, enveloppés d’un parfum de mystère comme l’est la cérémonie du thé Matcha. Aussi en cette journée de froidure de février 2017, îles battues par les vents, me contenterai-je de partager avec toi ces mots de l’hiver dernier que j’avais gardés dans mon calepin :

Le vent drosse dans sa fougue

nos dos comme voiles par gros temps

Aucun bateau sur les flots

qui, maelström, moussent

et tourbillonnent

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

7 février 2017

Livre cité : Alain Kervern, Haïkus des Cinq Saisons – Géorama éditions, 2014 – ISBN : 978-2-915002-53-9