Gueule de bois… Pastaga

Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps l’archipel portait à bras-les-convictions dans les discours de promotion, sa force spécifique dans l’interaction entre les entreprises métropolitaines potentielles et le Canada, compte tenu de son vécu, de son expérience, de sa connaissance frontalière.

Les entreprises locales n’ont-elles pas pour interlocuteurs privilégiés des partenaires canadiens ?

En 2017 le seul acte de passer commande et effectuer des virements en dollars passe par une complexité CEPAC-Saint-Pierre et Miquelon – CEPAC Marseille qui entraîne des délais problématiques. Peut-on raisonnablement croire en la connaissance des données ci-dessus mentionnées par un système implanté en terre de pastaga, sans une sérieuse adaptation ?

Faut-il rappeler que notre éviction du Nouveau Monde aura dépendu très largement de l’incompréhension des données de la part de décideurs éloignés des « arpents de neige » et complètement déconnectés ? L’argent étant le nerf du développement, un système bancaire à l’image de cette déconnexion ne peut être que préoccupant. C’est qu’il en aura fallu du coffre pour que les salariés eux-mêmes de l’antenne locale soient écoutés ! Le refus initial du dialogue de la part du président du directoire en visite à Saint-Pierre était révélateur de cette distanciation. Président de chambre de commerce, il n’aura même pas daigné rencontrer son homologue. Ne traînait-il pas alors comme un relent du rapport aux confettis de l’empire ?

Il n’est qu’une action forte et concertée des politiques, de la CACIMA et des acteurs clefs pour éviter la gueule de bois. Gare au pastis ! Du panache, eh ! Que diable !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

9 mars 2017