Histoire de 1er avril

Tu ne crois tout de même pas que je vais te sortir une facétie type 1er avril parce que c’est précisément… le 1er avril. J’aurais trop peur que tu la prennes pour une plaisanterie et que même si je ne plaisantais pas tu ne la considères qu’ainsi. (soit-elle)

Pût celle-ci te déniaiser, je me sentirais obligé de la bichonner. Que nenni ! C’est au-dessus de ma volonté, sachant que des plaisanteries tu en avales déjà tous les jours. Il suffit de tendre l’oreille, de se gratter le nez devant la télé ou de fessebouquer à bride abattue pour savoir que tu es comblé.

Imagine que par exemple je te dise que désormais Saint-Pierre et Miquelon devienne le paradis du travail serein, du respect mutuel et de la joie du vivre ensemble, tu me soupçonnerais peut-être de grimpette prématurée dans les rideaux du Nirvana. Imagine que dorénavant on te promette de ne plus jamais essayer de te faire prendre ta vessie pour une lanterne, tu pourrais craindre d’être plongé dans la nuit noire de tes angoisses, surtout si d’aventure te prend une envie de… Imagine que je te dise que l’archipel ne sera plus désormais représenté au Sénat et qu’on ne revivra plus par conséquent les coups fourrés qui fleurissent quelles que soient les saisons tant ce fauteuil peut être convoité par tout prosateur en quête de quintessence. Merde alors ! Que deviendrions-nous sans le truchement des sueurs du burnous ? (à ne pas confondre avec les sueurs du burn-out)

Imagine que je ne dise rien… Tu n’en rirais pas moins parce qu’il y aura au moins un petit malin qui t’aura collé un poisson dans le dos sans avoir fait appel à un quelconque conseil consultatif, fût-il franco-canadien.

Pour terminer il paraît que je me présente aux législatives, mais là c’est vraiment pour déconner. Il me faudra inventer des années de 365 1er avril, sans compter les occurrences bissextiles. Tout un programme, n’est-il pas vrai ? Mais ça c’est de la politique et finalement, ça ne nous changerait pas trop de ce à quoi nous sommes déjà habitués…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

1er avril 2017