Sans doute t’ai-je déjà parlé d’Edgar Morin au détour du chemin. Ce penseur est au cœur de mes propres réflexions sur la vie ; son immense travail sur La méthode est un archipel que je suis loin d’avoir fini d’explorer. Son ouvrage La voie – entre autres publications – accompagne mes relectures en quête de ressourcement.
Mais voilà que je découvre Edgar Morin pour un roman écrit du temps de sa jeunesse. Récit poignant qui échappe à l’horloge du temps.
L’île de Luna.
Luna, prénom de la mère du personnage principal, « enfant de onze ans » hier tellement heureux… La mère soudain partie… La famille qui ne sait pas comment formuler la disparition. Mot terrible qu’elle ne prononce pas. Et l’enfant seul, face… à sa douleur.
La force du roman est dans la finesse du compte-rendu de tout ce qui se bouscule dans la tête de l’enfant. L’écriture ciselée introspective, riche de nuances, nous fait entrer au cœur de l’inexprimable quand survient l’impensable. Syndrome de stress post-traumatique, diraient des experts. Intensité humaine, quoi qu’il en soit, qui te triture et te bouleverse, ô lecteur.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
14 novembre 2017
Edgar Morin, L‘île de Luna, Actes Sud 2017 – ISBN : ISBN 978-2-330-08226-0