Libre… Un jour de lancement de court-métrage en pays breton

« Libre, un court-métrage made in Pays de Lorient », aura titré Ouest France le 2 novembre 2017 pour annoncer le lancement d’un court métrage filmé au Faouüt, au coeur du Morbihan. Et ajouter le journal : « Michaël Picaud, avitailleur au port de pêche, et Raoul Dattola, réalisateur de la série Parias, ont tourné un court-métrage au Faouët, avec le « Depardieu local », Zeramo. ». Or, il se trouve que j’aurai eu la chance dans un passé récent de connaître Zeramo, artiste peintre, forte personnalité ayant dirigé un restaurant-salle de concert très en vogue dans la région, au Port Sainte-Catherine de Locmiquélic, le Cargo sentimental, avec une originalité qui, par certains côtés, me ramenait au temps du Yacht Club à Saint-Pierre de la fin des années soixante. Zeramo, personnage haut en couleurs et artiste accompli, au verbe entier que j’aurai beaucoup apprécié.

Et me voilà en ce dimanche 5 novembre 2017 dans la salle de cinéma Ellé du Faouët pour la première projection. Salle comble, le public ayant été attiré par le choix de sa petite ville au décor superbe, mais aussi par la participation de plusieurs concitoyens, devenus acteurs le temps d’un scénario.

Une première partie était consacrée à la présentation d’un clip de Greg Vignali, auteur-compositeur également présent pour la musique du film. Puis vint le court-métrage. 17 minutes de belle surprise avec des acteurs assumant bien leur rôle, toutes générations confondues. J’ai aimé me trouver soudain, au détour de l’imprévu, dans cette situation de première présentation avec le débat qui aura suivi, l’atmosphère sur le plateau avec l’animateur du jour, le réalisateur, l’acteur principal. Qu’il faisait bon découvrir des passionnés, des amoureux de la vie, de la démarche créatrice, sans autre prétention que de bien faire ! Belles prises de vue, rendu final qui retenait l’attention des spectateurs. L’ambiance générale du sujet était prenante avec les couleurs d’automne en pays breton, le froid vivifiant que l’on saisissait d’autant mieux en ce mois de novembre, les dénivelés d’une région riche en ruptures de ligne, le granit gris des murs, l’église Sainte-Barbe comme absorbée par la roche, haut lieu de fréquentation touristique par ailleurs.

Le sujet, tel que défini par la plaquette de lancement : « Zeramo, ancien avocat radié du barreau, part faire le point sur sa vie, sur le site de la chapelle Sainte-Barbe. Mais son cynisme ne tarde pas à le rattraper ».

Au final, sur l’écran, un film bien ficelé où la dominante était laissée à l’imagination du spectateur…

Voir tous les participants sur le plateau dans la saine convivialité du partage était émouvant. Un tel film connaîtra l’effort pour retenir l’attention des festivals consacrés à ce genre de démarche. Qu’adviendra-t-il de lui ? Le réalisateur laissait la porte ouverte à tous les possibles. Ainsi va le monde de la création, bouteilles mille fois jetées dans l’océan de l’inconnu…

Créer, aimer… Etre libre…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

5 novembre 2017