A Travers les brumes, en musique

Tu sors, la nuit est bien tombée puisqu’il est déjà 22h45. Les commerces arborent leurs lumières. Dans les rues, quelques piétons encore, des voitures bien sûr, garées à se serrer pare-chocs et calandres. La ville baigne dans une atmosphère de fête en ce vendredi 22 décembre 2017. Ce soir on se moque de l’hiver ; d’ailleurs le temps est plutôt clément.

Seuil du bar Le Rustique franchi. Whaouh ! C’est qu’il faudra se frayer un chemin pour saluer les musiciens de la soirée avant que le concert ne commence ! Tout Saint-Pierre semble être là, en concentré, les aguerris, les jeunes, les un peu moins jeunes et les qui comme moi ondulent sur les décennies. L’ambiance est joyeuse, les « salut » vont bon train. Et c’est parti avec Carl, Thierry, Oswen, Pierrick, Jean-Pascal, Bastien, sous le label du groupe A travers les brumes, nom évocateur (clin d’oeil au film intitulé Dédé, A travers les brumes) pour une soirée hommage au groupe québécois Les Colocs.

André Fortin et son équipe sont venus à Saint-Pierre le 15 avril 2000 pour un concert au Centre culturel qui avait déplacé plus de 700 personnes et ce, juste avant que le leader ne soit emporté par ses angoisses le 8 mai de la même année.

La soirée foisonne comme un train de minuit. Les chansons accrochent, textes aiguisés sans concession sur la société, les générations se sont passé le témoin « depuis qu’ils ont ouvert le Centre d’achat ». Ça groove, ça balance, ça chante. Impressionnant comme les paroles s’enchaînent sur les lèvres, dans l’enchaînement des mots rythmés si caractéristique des Colocs. On se sent bien au chaud. Même pas peur de tomber tellement nous sommes tous serrés comme des sardines pétillantes.

Guitares, harmonica, basse, rythmique, chant… On se laisse tous emporter par la dynamique sur « la rue principale » d’une soirée emballante.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

23 décembre 2017