Carnet de lecture : Patrick Chamoiseau, Les neuf consciences du Malfini

Ouvrir les yeux et les oreilles sur le hasard et l’enchantement survient comme champignon de délice un jour d’automne après la pluie.

Printemps 2016, je me trouvais dans le studio de RCF à Vannes en même temps qu’Yves Gourvil, romancier. Et l’auteur de faire les louanges de Patrick Chamoiseau et Les neuf consciences du Malfini.

Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité. Surprise dans les noms mis en exergue en ouverture ! L’auteur rend hommage à Pierre Rabhi que je suis allé écouter à Vannes le 13 octobre 2017. Clin d’œil de la vie pour quelqu’un qui a découvert cet homme captivant il y a peu et l’œuvre impulsée par l’association Les Colibris.

Colibris, oiseaux minuscules qui m’avaient frappé par leur vol tourbillonnant à Sète en juillet 2009 après une halte sur la tombe de Georges Brassens.

S’ouvre le champ d’une belle envolée imaginaire, dans le « je » d’un rapace, désarçonné soudain par l’univers de plus petit que lui, dans la dimension des colibris, ce qui l’amène en territoires jusqu’alors méconnus et inaccessibles.

Comme une immense métaphore sur notre cheminement d’Homo Sapiens.

L’auteur nous met en prise avec des problèmes brûlants ; bouleversements en cours à l’échelle planétaire, extinction d’espèces ; littoraux à protéger… Pas de démonstration ici, mais un roman à l’imagination débridée qui, au coeur de la rêverie de lecteur, nous amène au coeur des enjeux de « l’invisible désastre », (p.151) en prise directe avec… la Vie.

Avec l’impératif de survie, à l’heure où l’on parle une nouvelle fois de « bataille du climat », d’apprendre à « chanter le vivant » (p. 254)…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

27 octobre 2017

Patrick Chamoiseau, Les neuf consciences du Malfini, Folio, ISBN : 978-2-07-043802-0