Sortir du marasme de la pensée

Plateau intéressant lors du JT sur SPM 1è du 31 janvier 2018 avec la présence du Vice-Président Pôle mer de l’université de Bretagne Ouest, Saint-Pierre et Miquelon étant vu par le responsable universitaire de Brest comme un pôle de recherche scientifique dans le cadre d’une coopération franco-québécoise. Une entrée en matière pour une mise en oeuvre plus générale de projets de développement entre le Québec et l’Archipel sous l’égide de la ministre de l’Outre-Mer, Annick Girardin, arrivée avec toute une délégation bipartite le mercredi 31 janvier 2018 par l’avion d’Halifax.

Port tourné vers l’avenir… par-delà tous les obstacles… Une ambition qui devrait être collective dans la diversité, l’uniformité ne pouvant être que préjudiciable à la vie. Saura-t-on être à la hauteur des enjeux ? Qu’est-il advenu de nouveau depuis le choc de 1992, la crise de la pêche et la ZEE réduite à une peau de chagrin ? Des espoirs, des mobilisations comme celle concernant le dossier EXTRAPLAC, aujourd’hui dans la nébuleuse de l’inconnu… Puis une fonctionnarisation galopante.

Albert Pen, responsable politique marquant dans l’Histoire de l’Archipel, alertait l’opinion face à cette dynamique qu’il entrevoyait. La grève des fonctionnaires de 1983 révélait à quel point il est difficile dans un microcosme de pointer les enjeux pour la survie.

Paul Lebailly, qui fut président du Conseil général, ne s’est-il pas déplacé un jour à Paris pour plaider la cause d’un atelier conséquent de service portuaire ? Paul Lebailly est décédé en… 1968. Lors de la venue du premier ministre Pierre Mauroy en 1982 accompagné d’Henri Emmanuelli, Secrétaire d’Etat, chargé des DOM-TOM et André Labarrère, Ministre chargé des relations avec le Parlement, aura été défendu, entre autres sujets, sous la houlette d’Albert Pen, la nécessité d’une cale de radoub, entre autres sujets, pour que nos îles se tournent résolument vers l’avenir. Dans la foulée des événements de 1983, les mêmes urgences auront été abordées lors des rencontres avec différents ministères à Paris ? L’archipel n’avait pas encore vécu 1992. Efforts restés vains ; ne le constatons-nous pas aisément aujourd’hui ?

Inéquation du port de Miquelon, limites structurelles du port de Saint-Pierre, problèmes relatifs à l’élévation du niveau de la mer, nouvelles donnes du trafic maritime planétaire, port de plaisance qui ne satisfait que partiellement aux seuls besoins locaux, front de mer déliquescent, compétences en voie de disparition, insuffisance des équipements d’accueil pour répondre à de nouvelles impulsions…, il est une évidence : sortir du marasme de la pensée. Un impératif !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

1er février 2018