Avis de tempête pour quelle vigilance ?

La prestation du sénateur de Saint-Pierre et Miquelon – ex-président du Conseil territorial -, sur le plateau du Journal télévisé de SPM 1è le 13 mars 2018, avait de quoi interloquer le citoyen lambda, effaré de voir deux ferries flambant neufs immobilisés à quai depuis fin novembre 2017, date de leur livraison sur Saint-Pierre sans qu’une réception du marché – y compris avec réserves – puisse être prononcée depuis lors.

Problèmes de dysfonctionnement interne, de pointer le sénateur se considérant désormais libre de parole, ce qui, dans le vécu d’une assemblée élue sur un scrutin de liste peut paraître surprenant. Imagine-t-on un conseiller territorial de la majorité s’exprimer librement sur un plateau télévisé sans craindre de susciter des remous au sein de l’équipe dont il dépend ? A moins que l’absence de l’expression libre soit la source de dysfonctionnements.

Quoi qu’il en soit, il n’y avait aucune raison de se faire du mouron à propos des deux ferries, selon le sénateur. Certains au sein de l’équipe du Conseil se seraient emballés indument dans leur scepticisme. S’ils ne sont pas contents, il leur serait loisible de débarrasser le plancher. On aura compris qu’étaient alors visés des cadres employés par la Collectivité. Est-on à la recherche de fusibles qui dédouaneraient de l’ensemble d’un dossier tempétueux ? A quoi a servi le bureau de contrôle payé pour le suivi ? A la question posée par la journaliste de plateau, pas de réponse.

N’assiste-t-on pas à l’échec d’un mode opératoire où le verrouillage cellulaire a des effets « papillon » inattendus ? La rumeur autour des problèmes rencontrés n’est-elle pas la résultante d’un manque de… communication ? Y a-t-il un décalage entre le produit livré et la commande elle-même ? Les bateaux pourront-ils être opérationnels dans la configuration fret, voitures, passagers ? Imagine-t-on le président du conseil actuel ne prendre en compte, dans son refus de signature depuis l’arrivée des ferries, que des aveuglements subalternes ?

Toute conception de projet ne doit-elle pas s’appuyer sur l’analyse de tous les paramètres en amont, y compris des conditions portuaires sans qu’on ait à tomber des nues au pied des quais ?

Quelle que soit l’issue de ce dossier foireux, peut-on imaginer que la desserte maritime régionale soit demain au-devant de sa bouée ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

14 mars 2018