Un jour d’été à l’Île…

Il faisait très beau sur l’archipel en cette dernière journée de juillet 2018, occasion de faire une petite visite à l’Île aux Marins. De nombreux touristes avaient fait ce choix et le Petit Gravier assurant la desserte ouvrait les portes du plaisir.

« L’Île », comme on la désigne affectueusement, à l’entrée du port de Saint-Pierre, rayonne de son Histoire. Le pied à peine posé sur la cale, l’on ressent une âme riche de l’interaction entre présent et passé. Il suffit de quelques pas, quel que soit le nombre de visiteurs, pour laisser son propre imaginaire vagabonder. Le lavoir couvert « de la montagne » est par exemple un lieu propice pour échapper à l’ordinaire. Je ne pouvais m’empêcher de penser à cette densité des rapports humains d’alors, dans notre monde facebooké ne donne que l’illusion des échanges. N’héritons-nous pas, dans nos cheminements individuels, d’une force venue de l’aube des temps, celle d’un immense besoin de socialité ?

De nombreux travaux de réfection des bâtiments, publics et privés, sont en cours en cet été 2018, de quoi renouveler la notion nourricière de « patrimoine » collectif. Travaux sur la Maison grise, élément important du musée Archipélitude, ample réfection de la Mairie, de la maison de l’ASIA, poursuite de l’aménagement extérieur de la maison Morel, toute pimpante désormais…

Je me suis mis de nouveau à rêver d’un Café Nouvel – rêverie initiée par des porteurs de projet – qui pourrait un jour assurer une vie musicale dans des conditions appropriées. Mais les initiateurs de la sauvegarde de ce lieu désormais incontournable n’étaient-ils pas perçus comme de doux rêveurs ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

1 août 2018