Conférence au Palais des arts de Vannes sur le climat avec Pierre Larrouturou en ce samedi 18 novembre 2018. Tectonique du calendrier alors que la journée aura été marquée par la mobilisation des Gilets jaunes contre la valse des taxes qui plombent le quotidien. Le thème et l’invité avaient suscité ma curiosité.
Une participation nombreuse pour cette conférence organisée par le Modem et la République en marche du Morbihan, public mixte plutôt équilibré, avec une dominante à partir de quarante ans, mais aussi d’obédiences variées, d’horizons différents. Pierre Larrouturu, dans sa conférence d’une heure vingt aura captivé tout le monde par la haute tenue de sa prestation trans-courants.
À voir l’assistance aussi attentive, je me suis dit que la préoccupation écologique avait changé de dimension, n’étant plus le fait de ceux que l’on taxait il n’y a pas si longtemps encore de marginaux farfelus. L’urgence climatique dans son dérèglement est là, de terribles rendez-vous guettent nos descendants. Nous-mêmes, dans l’actualité immédiate, avec des événements violents à la fréquence accélérée, vivons des perturbations planétaires hier insoupçonnées du plus grand nombre.
Point sur la situation, puis réflexion pour assurer la transition écologique, pour changer de modèle. Pierre Larrouturou traçait la voie de l’espoir, sur la base d’une mobilisation nécessaire. Pas question de sombrer dans l’impuissance, mais travailler auprès de tous les gouvernants pour réorienter les efforts afin de « casser la courbe du CO2 » qui menace la vie.
Nous en apprenions davantage sur les possibilités financières, sur les efforts indispensables pour que les fonds disponibles ne soient pas majoritairement détournés par la spéculation. Mettre la finance enfin au service du climat.
Une urgence, un défi pour la survie de l’humanité.
Je goûtais la chance, poussé par la curiosité, d’avoir pu suivre une telle conférence, dans son orientation vers l’espoir alors que celui-ci est trop souvent malmené. Je goûtais cette convergence qui dépassait les engagements souvent trop étroits de la politique, le conférencier ayant son propre parcours, très différent de ceux qui l’invitaient. Les questions posées retenaient aussi l’attention, quant à la démesure dans la consommation (outrecuidance des ultra-riches quand parallèlement l’on dit au plus grand nombre de se serrer la ceinture), problème des valeurs quand les comportements d’aujourd’hui sont tournés vers la jouissance immédiate), réflexion sur le nucléaire quand les paradigmes peuvent ouvrir une réflexion nouvelle (évolutions technologiques sur les énergies renouvelables)…
Mais quel chemin à parcourir quand l’actualité avec la mobilisation des Gilets jaunes nous ramenait au sortir de cet instant privilégié aux clivages dus à l’absence de prise en compte des explications préalables à des efforts supplémentaires et de la juste répartition de ces efforts pour qu’ils puissent être acceptés ! Où va précisément l’argent des taxes sur le carburant ?
Suppression de l’impôt sur les grandes fortunes d’un côté, alourdissement des taxes et des charges pour le plus grand nombre… Comment s’étonner des clivages et des incompréhensions ? On ne peut avancer que dans le respect des peuples.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 novembre 2018
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