Délires flagrants

Une station télé qui accuse à tort d’avoir dépavé une portion des Champs-Élysées, un ministre de l’intérieur qui met sur le dos des Gilets jaunes le décès d’une vieille dame à cause des blocages alors qu’elle était déjà mortibus, des politiques qui auront pointé de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche chez les casseurs des Champs-Zé alors qu’aucun membre de ces bords ne figure parmi les interpellés, des représentants des manifestants qui semblent ne pas être représentatifs vu que personne ne les aura désignés, un président qui annonce des mesures dont on a du mal à discerner les contours, un premier ministre incapable d’expliquer clairement la modulation annoncée par son président des taxes en fonction du cours du pétrole…, voilà, brut de brut, le méli-mélo auquel l’on se trouve confronté en terre de France en cette fin de millésime, avec dans le gargoton un goût de bouchon mêlé d’une vive amertume. Qui l’eût cru ? L’eusses-tu cru ?

Bref, comme pourrait dire incontinent un commentateur sur les chaînes du continu, ça ne tourne pas rond aux quatre coins de l’Hexagone tant le Verbe est malmené par des commentateurs souvent à bout de souffle. Eh oui, il importe de le reprendre et de tout recouper, n’est-il pas vrai ?

Coup d’œil sur la route qui déroute. Comment ne pas être impressionné par les camions qui, par exemple, franchissent la frontière entre l’Espagne et la France ! Le vivre c’est se dire que le contraste est saisissant entre les déclarations sur les énergies fossiles et la réalité du quotidien. Se mobiliser pour les énergies renouvelables ? Le Monde du 25 novembre 2018 signale que les banques françaises continuent de soutenir principalement et « massivement les énergies fossiles », à tel point que « les grands établissements de l’Hexagone ont réduit leurs financements dans l’éolien et le solaire et augmenté ceux à destination du pétrole, du gaz et du charbon. » Bref, il n’y a pas que les divagations de Trump à côté de la plaque. Ça t’en bouche six ?

Paradoxalement ceux qui vont au charbon dans leur tire (sans lire) n’ont pas droit au même retour sur investissement. Etonnant, non ? (comme aurait pu dire Desproges)

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

28 novembre 2018