Bon sens giratoire

Décidément depuis le début du mouvement des Gilets jaunes en France en cette fin d’année 2018, que d’embardées et de rétropédalages ! “Ouvre la fenêtre qu’on respire un peu” ! comme chantait les Charlots. C’est vrai qu’on finit par ne plus reprendre un souffle normal à force de se coincer les badigoinces.

Et Vinci, société autoroutière, de renoncer le 18 décembre à son projet farfelu de demander aux automobilistes de rembourser ce qu’ils auraient dû payer si les barrières n’avaient pas été ouvertes par la colère populaire.

Ne serait-il pas temps de s’interroger à nouveau si la privatisation jospino-villepinienne des autoroutes a été une bonne idée ? (montant des dividendes, dans la poche de qui, pour quelle redistribution…) Certes, si l’on ne peut revenir en arrière – histoire de ne pas imiter les sommités rétropédaleuses – au moins pourrait en mesurer les conséquences de ces errements afin de ne pas s’enferrer dans des erreurs d’orientation similaires. Que les énarques en prennent de la graine !

Le porte-parole du gouvernement a d’ailleurs fait un pas dans le bon sens (giratoire) : « Pour le dire avec politesse, ce n’est pas une bonne manière de procéder dans la période. J’invite les cadres dirigeants du groupe Vinci à aller sur les ronds-points. » Avec des gilets ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

18 décembre 2018