Comme un “oiseau de toutes les couleurs”

Et voilà que la police nationale veut imiter à sa manière les gilets jaunes avec, pour commencer, un « mercredi noir. » Il est vrai que s’étant coltiné le maintien de l’ordre pendant quatre semaines, depuis le déclenchement de la contestation, en se faisant souvent sonner les cloches, avoir pour seule récompense la considération distinguée du Très-Haut, le gel de l’indice et la débâcle des fonds qui auraient pu servir à revoir immobilier et équipements désuets ou en décrépitude, on peut comprendre qu’elle ait le bourdon.

Le budget en cours « subit une baisse de 62 millions d’euros sur l’investissement dans la police nationale » mentionne le syndicat Alliance qui exprime son ras la casquette.

Criminalité, violences domestiques, trafic de drogue, délinquance, terrorisme sont malheureusement incrustés dans l’ordinaire. Loin de casser les services publics – orientation qui n’a que trop duré -, il faut, dans les secteurs vitaux pour le bien-être de la société, les renforcer.

Les commissariats sont donc appelés à rester fermés d’une manière uniforme le 19 décembre.

D’autre policiers appellent à lancer les « gyros bleus ».

Du jaune, du noir, du bleu… La cage à frustrations s’est ouverte ; la contestation s’envole comme « un oiseau de toutes les couleurs ». (une pensée pour Bécaud) Où nous emmène-t-elle ? Saura-t-on en percevoir le chant ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 décembre 2018