Et le climat dans tout ça ?

Et le climat dans tout ça ?

Le refus du président de la république et de son gouvernement de prendre en compte le ras-le-bol exprimé par les gilets jaunes dès la première semaine aura amplifié un mouvement de contestation qui non seulement s’est inscrit dans la durée mais qui s’est diversifié dans les revendications. Difficile de démêler le sac de noeuds qui en a résulté. La parole au sommet s’est décrédibilisée.

Effet induit et non des moindres, la confusion possible des esprits au regard des enjeux climatiques, avec cette impression que le péquin ordinaire doit porter l’essentiel de l’effort pour répondre aux dérèglements climatiques.

Fin de mois contre fin du monde… La réaction d’un protestataire était révélatrice à cet égard.

La COP 24 en Pologne n’aura pas imprimé sa marque auprès des médias surtout focalisés sur les blocages routiers au quotidien, ni malheureusement les esprits. La France n’aura été représentée que par François de Rugy, le gouvernement ayant maille à partir avec l’adversité qu’il avait eu le malheur d’amplifier.

Mais les rendez-vous au fil des générations dans un temps rapproché sont là ; nous sommes d’ores et déjà confrontés à des bouleversements dont beaucoup se moquaient il n’y a pas si longtemps. Il n’est que de se souvenir d’un Claude Allègre, ancien ministre de l’éducation, alors complètement à côté de la plaque.

Pendant ce temps, « malgré les mises en garde climatiques, l’usage d’un des principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre est reparti à la hausse en 2017, tiré notamment par la Chine » (Le Monde, 18 décembre 2018) sans oublier l’Inde. « La production d’électricité, (est-il encore précisé dans l’article) à partir de charbon émet 45 % du CO2 rejeté dans l’atmosphère au niveau mondial. »

Un problème crucial donc. Et, dimension raisonnable d’une chronique oblige, je n’aborderai pas la question des énergies renouvelables, qui ne font que trop balbutier.

La France, triste Marianne pour se faire tant de fois cocufier, fait piètre figure face à ces enjeux déterminants pour l’avenir de l’Homme. « L’Etat français poursuivi par des ONG pour inaction climatique », titrait encore Le Monde le 18 décembre.

Ça chauffe donc tous azimuts pendant que l’on se passe le thermomètre en fermant les yeux.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

18 décembre 2018