Francis Lassus, Chansons fastoches

Il est des « Chansons fastoches ». Du moins s’appellent-elles ainsi de par la volonté de son créateur, Francis Lassus, auteur-compositeur-interprète, que j’aurai eu la chance un jour de rencontrer. Artiste talentueux à la force rythmique liée à sa maîtrise de la batterie – il aura été batteur de Claude Nougaro – ; la finesse du Verbe est à la hauteur de ses baguettes. Ravissement garanti. L’album s’inscrit dans la lignée d’une longue expérience, Francis Lassus, musicien, ayant joué avec les plus grands. Au rendez-vous de l’album, une palette d’intervenants et des instruments multiples, oud, guitares, percus, accordéon, basses, voix, saxo… L’ensemble est dense, varié, étoffé, le rythme porte les mots qui s’envolent brillamment, syllabes qui se détachent dans l’azur de l’imaginaire. « Et la mélodie c’est pas du balaise, c’est pas du Boulez »… Chanson fantoche ? Chansons perlées en tout cas. Chanson fastoche, en particulier, m’aura emballé, comme La luette en ouverture et plus loin Le labrador dort

Ces « Chansons fastoches » t’accompagnent dans les réécoutes nécessaires car chaque fois s’amplifie le plaisir de rêver, à l’instar du labrador en ce monde agité de soubresauts multiples propres à décoiffer les rêves. La pochette est belle, participe de la symphonie quantique. Chaque titre (onze en tout) apporte son lot d’enchantement, dans la thématique et la mise en forme pour un bel univers poétique.

Difficile de ne pas être amoureux de la lune après la dernière chanson. D’ailleurs je me suis glissé dans la peau du labrador – que j’affectionne – et douillettement, j’ai levé le museau dans un emportement jazzy vers le ciel constellé. « Ah ! luette, donnez-moi des mots », me suis-je chantonné, dans une nouvelle écoute aux accents d’orient.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

29 décembre 2018

Francis Lassus, Chansons fastoches – 2018

Album disponible sur iTunes et autres sites d’achat on-line

Pour le CD lui-même, s’adresser à l’artiste : https://www.facebook.com/francis.lassus