Sur le chemin des illusions nécessaires

Les gilets jaunes étaient dans l’avion. Je les ai vus. Bon je te l’accorde, il s’agissait des hôtesses faisant la démonstration des consignes de sécurité. On  nous aura rappelé qu’un petit sifflet peut servir à nous localiser une fois à la patouille. Autant de chance de se faire entendre que par un gouvernement dans un dialogue de sourds.

Je me suis dit que par les temps qui courent sur le macadam, dans une république en marche qui s’est pris les souliers vernis dans le tapis, prendre son envol était une façon de surmonter les blocages, le rappel du petit sifflet étant là pour ne pas se prendre malgré tout pour Icare.

Bref j’ai filé à l’anglaise pour Londres là où les tailleurs sont riches, comme on répétait avec la méthode Assimil que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, pendant qu’en France tout le monde a la manie de vouloir en découdre.

Histoire de tâter le pouls du Brexit avant de reprendre, revigoré, le chemin des illusions nécessaires, et retrouver la trinité souvent désarmante, ensemble pour construire, cap sur l’avenir pour un archipel demain.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires 

17 décembre 2018