2019 ! Meuh !

Un TGV Mulhouse-Paris mettant le cap sur la Saint-Sylvestre, aura percuté un troupeau de vaches. Du coup, des passagers, nous dit-on, ont fait un boeuf histoire de passer le temps. « Troupiau, troupiau, on n’en avait guère… » Un pis aller, en quelque sorte, il faut bien faire face à l’adversité avec le maximum de sérénité. Dites-le avec des fleurs, aura réagi un adepte de la zénitude. « Une jolie fleur dans une peau de vache », bien sûr. Mort aux vaches ! a cru bon de s’écrier un autre, sans doute remonté par des manifestations récentes. J’ai vu pis, aura philosophé un phosphorescent du bulbe, soudain perturbé dans son rêve d’agapes. Moi qui croyais faire la vache jusqu’à demain, de gloser un amoureux de la tendre paresse. « J’ai pas su garder mes vaches » de chanter désespéré un gardien de troupeau, amateur de Jacques Serizier. Contre mauvaise fortune, ne faut-il pas faire bon coeur ? Y en a marre des vaches maigres, de se lamenter un autre qui ne savait pas goûter l’imprévu. Bonne chose, il ne pleuvait pas vu que les vaches n’avaient plus envie de pisser, dans l’entrechoquement des trains.

Le diable est aux vaches de regretter un touriste, devant un tel chaos. Un clin d’œil symbolique, n’est-il pas vrai ? Du coup, j’ai écouté Stephen Faulkner, ce qui n’était pas prévu dans mon train-train.

2019 n’est-il pas sur les rails ? La vache ! Meuh !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

1er janvier 2019