Je suis tombé aujourd’hui sur des choux-fleurs qui avaient plutôt piteuse mine pour la modeste somme de 4,99 euros. Le rapport de l’ONG Oxfam de ce mois de janvier 2019 nous apprend que 3,4 milliards d’humains survivent avec… 5 euros par jour. Qui a crié à nous les choux ? Un macronien sans doute ou un fataliste qui n’a pas besoin de s’appeler Jacques.
Le mouvement des Gilets jaunes peut paraître bien lointain sur nos îles excentrées. Le cahier de doléances ouvert à la mairie de Miquelon dans le cadre du Grand débat sujet à caution peut susciter une pincée de perplexité.
Mais si l’on se réfère au seuil de pauvreté tel que défini en France métropolitaine (1026 € pour une personne seule, chiffre fixé par l’Union européenne), avons-nous une idée précise du nombre de nos concitoyens qui seraient en-dessous de ce seuil ? Quelles seraient donc les raisons structurelles qui expliqueraient cette situation ? Comment la survie peut-elle alors être assurée sur un archipel où les étiquettes sur les étals de l’alimentaire peuvent parfois glacer le chaland plus que la dernière chute thermométrique en plein hiver ?
Tout irait donc pour le mieux en ce meilleur des mondes ? Chacun pourrait donc cultiver son jardin, comme disait Candide dans un conte de Voltaire. Mais il me semble que la terre cultivable se raréfie.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 janvier 2019