En piste pour la coopération régionale

Problème d’avion en panne à Halifax, difficultés de la part des autorités canadiennes pour que le mécano envoyé fissa par la compagnie Air Saint-Pierre, responsable de l’entretien de son aéronef, puisse faire son boulot, intervention nécessaire des huiles du canton pour débloquer auprès de leurs partenaires frontaliers  les engrenages et autorisation enfin accordée… Les bras, les ailes angéliques nous en tombaient.

Au final, après des heures de tergiversations, cocorico, Ô Canada, God save the Queen et Macron the King, l’ATR a pu reprendre son envol. 

Dans un communiqué du 4 février 2019, le Préfet de la Collectivité précise : « Des travaux sont en cours pour étudier une solution pérenne pour les techniciens d’Air Saint-Pierre afin que ces situations ne se reproduisent pas, et que, plus largement, les dérogations applicables aux résidents saint-pierrais soient mieux connues. »

Il est permis de se demander quels sont les aboutissants de toutes les rencontres dites de coopération quand pour la moindre broutille il faille mobiliser ainsi le ban et l’arrière-ban. Puisqu’il est question de mieux faire connaître les mesures adoptées de concert, pourquoi ne pas éditer une petite brochure récapitulative évolutive des « dérogations » consignées par les deux parties, en anglais et en français, téléchargeable sur n’importe quel portable ? Ce pourrait donner lieu à un travail de mise en pratique lors des prochaines rencontres, de quoi alimenter les toasts portés par les deux parties pendant un certain temps.

La perception de la coopération connaîtrait peut-être alors une réelle envolée sans risquer de se faire taper sur les ailerons par le premier sceptique venu en mal de billet.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

4 février 2019