Il est des essais dûment documentés, intelligemment agencés, de surcroît bien écrits qui ouvrent des fenêtres de grande respiration pour une meilleure compréhension du monde. N’est-il pas difficile, à un instant T, pour tout un chacun, de prendre toute la mesure des fils conducteurs de l’Histoire en marche ? Il est des penseurs qui apportent une aide essentielle. Ainsi en va-t-il d’Amin Maalouf dans son essai Le naufrage des civilisations.
N’avons-nous pas l’occasion, quasiment chaque jour, de constater le repli vers des égoïsmes forcenés et l’accroissement des disparités à l’échelle de la planète, y compris dans les pays dits « avancés » ? Suivre le cheminement qui a abouti ces derniers décennies à une telle situation est un exercice salutaire. Du moins peut-on se donner les chances du sursaut salvateur, même si l’on en mesure le côté dérisoire.
Le titre est évocateur : « naufrages ». Constat lucide et appel aux sursauts nécessaires.
En 1969, Georges Moustaki chantait « Il est trop tard » sur le thème des amourettes. L’écrirait-il aujourd’hui pour la planète ?
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
26 août 2019
Amin Maalouf, Le naufrage des civilisations, Grasset, 2019 – ISBN : 978-2-246-85217-9