Du parapluie…

J’ai d’abord une pensée pour les victimes de l’attentat d’octobre 2019 au sein même de la Direction du renseignement de la Préfecture de Paris. Puis, comme tout un chacun je suis notamment effaré par la non-transmission des signaux d’alerte que relate la presse dans le sillage de la tragédie.

Pas question d’emboîter le pas sur le chemin balisé de la faute à qui nominative, sur la route des évidences convenues. Pourquoi ne pas s’interroger plutôt sur les effets pervers de ce parapluie que l’on ouvre à tout va dans toutes les administrations de notre bureaucratie jacobine ?

Histoire de ne pas récolter sa part d’emmerdes, chacun étant susceptible de prendre un jour un coup sur la tronche sur son entresol, réagit dans l’habitude de… la fermer. Plus grave encore, les décisionnaires, pris dans la nasse, repoussent trop souvent les décisions nécessaires. Faute de courage et d’envergure, les problèmes en latence sautent un jour au visage. La directrice de maternelle qui se sera suicidée en cet automne 2019 n’aura-t-elle pas dans son ultime lettre dénoncé cette dérive ? La catastrophe de Rouen ne s’inscrit-elle pas dans cette lignée ? La politique de l’autruche serait-elle la caractéristique de notre société ? Dindons, poulets, tous s’en trouvent affectés.

La mine contrite des costumés lors de la cérémonie officielle à la mémoire des quatre victimes au cœur du dispositif garant de la sécurité de tous cachait mal ce malaise. Notre société est-elle capable d’un aggiornamento ouvrant la voie de la grandeur tout en assurant plus prosaïquement sa survie ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 octobre 2019