Cœur du Béarn, Carresse-Cassaber, samedi 9 novembre 2019. Ainsi va le hasard des cheminements. Une petite école privée sous contrat, une initiative heureuse qui aura consisté à y aménager une petite salle de concert-théâtre pouvant accueillir une centaine de personnes, une scène des chaises, des travaux récemment achevés, une inauguration toute récente.
Une première pour la salle – elle est comble en cette soirée – ; une première pour une pièce de théâtre de la Troupe du Sentier, compagnie professionnelle implantée non loin, A vol d’oiseau, ça fait combien ?
Le noir, tintements, lumière, tout commence. Un homme seul, chez lui, la tête dans les mains. Survient une voix agitée, une femme qui vient d’entrer, sa voiture est en panne ; nous sommes dans les profondeurs du marais poitevin, la nuit, pas un village avant une bonne quinzaine de kilomètres…
Duo, un homme une femme. Peu à peu nous sommes saisis par l’ambiance, par la tension qui s’installe, éclairs d’humour à la clef, mais une ambiance progressive de… polar psychologique, que viendra confirmer le dénouement.
Jeu superbe de deux acteurs, dialogue à nous faire retenir le souffle ; nous sommes entrés dans leur intimité. Les textes sont fournis, touchent tout un chacun par leur actualité, dans le rapport homme-femme de notre société vingt-et unième. Se peut-il qu’il n’y ait pas dans cette maison d’internet, de télévision, de téléphone ? Pourquoi cet homme est si tendu ? Pourquoi cette femme est si emportée… dans une mise en scène que semble percer celui qui la subit ?
Une réussite. J’aurai été saisi par l’intensité de ce tournoiement de deux acteurs, un soir de rencontre improbable. Il est du courage pour proposer une telle réalisation. Le public applaudissait, captivé, ravi.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 novembre 2019
Site de la troupe : www.theatre-du-sentier.com