“Cent fois sur le métier…”

C’est beau, c’est coloré, toutes ces maisons individuelles sur l’archipel, à Saint-Pierre, à Langlade, à Miquelon, à l’Île aux Marins ! Pour les touristes, quel attrait ! C’est qu’on aime les attirer, n’est-ce pas, en avion, en ferry, demain à cheval, à pied ou en voiture ? Les 8è assises sur le sujet sous l’égide du Conseil territorial jeudi 6 février 2020 en portent l’évidence.

L’émoi en est d’autant particulièrement fort depuis la prise de conscience des effets pernicieux induits par le projet mal fagoté du STAU (schéma territorial d’aménagement et d’urbanisme) porté par ce même Conseil territorial.

Il est d’autant plus aigu que ce schéma – pas besoin de faire un dessin – vient bouleverser gravement une tradition ancestrale, de se construire un nid protecteur, pour une vie intérieure importante compte tenu du contexte géographique et climatique. Construire, aménager, embellir, entretenir entrent dans les comportements transmis de génération en génération, ce qui n’empêche pas le sentiment collectif d’appartenance à un territoire spécifique.

Je ne peux m’empêcher de penser dans la tourmente au mouvement des gilets jaunes en métropole, cri du coeur d’une classe moyenne voyant s’effriter au fil des ans sa marge de manoeuvre. Ce sentiment de dépossession est manifeste sur l’archipel aujourd’hui.

Pour sortir de ce pataquès et retrouver la sérénité, il faut, pour le moins, un sursaut régénérateur et de saines décisions illico… presse-stau. L’espoir d’une saine compréhension est toujours de mise.

« Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage » disait Boileau.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

7 février 2020