Le mors aux dents

C’est désormais une certitude en cette fin février de l’an de grâce 2020, Dieu s’en lave les mains. Du moins Celui que l’Homme s’est inventé, « au plus haut des cieux ». Qui est mieux placée que la fille aînée de l’église pour en témoigner ? Plus question de se serrer la paluche pendant les offices en guise de fraternité, ni de plonger la main dans l’eau bénite. Parole d’archevêque. Pas de tempête à craindre par conséquent dans les bénitiers vu qu’ils seront à sec.

Quant à l’hostie, il faudra « proposer la communion uniquement dans les mains des fidèles et refuser de la donner dans la bouche », le tout, j’imagine, du bout des doigts.

Continuera-t-on de donner l’extrême-onction vu qu’un mortibus n’aura plus rien à craindre, à moins de louper sa résurrection face à l’inconnu viral ?

Contentons-nous de relever, que face à la menace du coronavirus, l’église prend, – sans prendre Dieu en grippe pour autant – le mors aux dents.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

29 février 2020