Îles sans ailes

Par décision préfectorale, suspension de tous les vols commerciaux entre Saint-Pierre et Miquelon et le Canada à compter du lundi 23 mars au soir.

Et chacun de chanter peut-être, pour se consoler dans sa carlingue virtuelle, « Comme un avion sans aile », de Charlélie Couture.

De là à envier soudain les étourneaux… « Il y a chez tout quinquagénaire ou sexagénaire, chez le plus attentif, le plus méticuleux, un petit étourneau de dix ans qui ne vieillit jamais », aura écrit Tristan Bernard. Les étourneaux ne vivent-ils pas d’ailleurs en groupes ? Quant à nous, pauvres humains, pas question d’être étourdis en cette hibernation du printemps 2020. Pan sur le bec si l’on est écervelé !

Le nez dans son assiette encore sera-t-il possible de rêver à celle de l’avion, se posant délicatement à l’aéroport Pointe Blanche. Une façon de prendre son envol tout en restant chez soi. Histoire d’attendre des jours meilleurs pour nos futures trajectoires.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

23 mars 2020