A mi amigo José Alarcos

J’ai appris avec une profonde tristesse le décès ce vendredi 24 juillet 2020 d’un grand ami, José Alarcos, figure de l’histoire de Saint-Pierre et Miquelon, pour avoir été médecin espagnol au Dispensario attenant à l’hôpital de Saint-Pierre, quand le port foisonnait de bateaux espagnols, du temps de la grande pêche.

Nous nous sommes souvent retrouvés depuis. J’ai eu le bonheur il y a deux ans, alors qu’il était affaibli, de lui rendre une nouvelle fois visite et de lui chanter Stella-Maris et La Belle de l’Etoile, deux chansons pour un hommage à todos los marineros et à la vie qui rayonnait sur notre archipel grâce à leur présence fraternelle mille fois renouvelée.

José Alarcos n’aura jamais oublié Saint-Pierre et Miquelon. Reparti aux études pour être chirurgien-dentiste, sa maison, à Puerto de Santa Maria, en Andalousie  nous ramenait aux îles, photos, témoignages, émotions à l’appui.

José débordait de vie. Faire en sorte que ses patients ne souffrent pas ! C’était son fil conducteur. Je me souviens de l’avoir accompagné, avec des arrêts de porte en porte pour vérifier comment se sentaient les victimes de rages de dents qu’il avait pris en charge en pleine nuit.

C’est comme à un oncle venu d’Espagne que je rends hommage. Sans ces marins espagnols, le curé espagnol, le médecin espagnol, l’âme même de notre identité aurait été amoindrie.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

24 juillet 2020