Vers une imagination salvatrice ?

La crise du coronavirus de 2020 est révélatrice d’une planète fragilisée par une mondialisation sans garde-fous. Un virus et patatras ! Nous aurons vécu dès le printemps, à une échelle hier insoupçonnable, la floraison immédiate des replis et des fermetures.

La crise toujours en cours est tout autant révélatrice du danger qui guette l’humanité dans le redéploiement d’un néo-libéralisme appuyé sur l’encadrement policier pour assouvir sa soif de spéculation. Le « capitalisme du désastre » pour reprendre un terme de l’essayiste Naomi Klein, est toujours en marche. Croire qu’une nouvelle sagesse, après ce terrible coup du sort, serait désormais prégnante dans l’exercice politique du pouvoir serait une grossière erreur.

L’héritage de la doxa néo-libérale de l’école de Chicago et de l’économiste Milton Friedman, décédé en 2006, est toujours sous-jacent aux orientations à l’ordre du jour. Ne doutons pas que suite au traumatisme causé par l’émergence de la pandémie et des décisions coercitives prises, d’autres chocs attendent les populations dans la privation (privatisation) de leurs espérances. Là résident les combats à venir pour une réhumanisation de la politique. Les lobbies en tous genres seront là pour l’entraver. Des choix s’imposent qui dépassent les jeux de dupes auxquels on nous aura habitués. Y aura-t-il floraison d’une imagination salvatrice ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

22 novembre 2020