Garder la tête froide

Patate chaude pour le nouveau préfet arrivé sur l’archipel samedi 23 janvier 2021. Il lui aura fallu mettre fin au fait du prince en imposant des septaines strictes, revenant sur les dérogations accordées par son prédécesseur, et en prenant la décision de fermeture des bars, restaurants, lieux sportifs et culturels pour la semaine.

La paille était dans le dispositif antérieur et la bombe à retardement a éclaté au sein du dispositif même de santé par négligence de spécialistes supposés être au fait de toutes les précautions à prendre, dans un contexte où la métropole fait face depuis plusieurs semaines à une vague de contaminations. On ne peut qu’être effaré devant une telle inconscience.

Le mal est fait. Il faut donc désormais se serrer les coudes et être tous vigilants. La difficulté de l’exercice est désormais de raison garder, par-delà l’émotion compréhensible. Le virus ne se chope pas en mettant le nez dehors, surtout que la culture piétonnière fait plutôt partie du passé. Le bon sens doit prévaloir dans les comportements ; parallèlement la mobilisation est en cours pour circonscrire le grand loupé. Il faut être en vie pour apprendre à faire le mort. Une fois mort, il est difficile d’apprendre à vivre. Ce n’est pas en s’enterrant qu’on maintiendra le cap sur la vie. La peur n’aura jamais été bonne conseillère. Gardons comme fil conducteur ce qui relève de nos propres responsabilités, dans nos interactions sociales inéluctables pour éviter l’auto-étouffement mortifère.

Garder la tête froide est une impérieuse nécessité. L’affolement sur le pont des tempêtes ne conduit que sur les récifs.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

25 janvier 2021