Des murs que l’on abat

Et d’une autre trace de notre Histoire transformée en gravats en ce 4 février 2021.

Un bâtiment qui aura vibré au rythme d’une variété d’occupants.

Le souvenir qui prévaut ici va vers le premier musée, mais surtout…

Bien sûr l’on visitait le musée d’alors. Mais il était un autre pôle qui vous faisait franchir très souvent le seuil de l’édifice. Une vibration particulière, nourricière, pouvait émerger dès l’enfance dans la bibliothèque du gouvernement qu’abritait ce bâtiment aujourd’hui livré aux pelles mécaniques.

Etre un habitué fidèle était facile quand on savait être toujours accueilli chaleureusement pour s’installer à une grande table après avoir choisi une encyclopédie à la taille imposante, respirer l’odeur de la grande pièce riche de rêveries en latence et choisir enfin ce que l’on pouvait emprunter pour quelques jours.

Lieu de découverte d’Alexandre Dumas à James Bond de Ian Fleming, Jules Verne, Jean-Christophe de Romain Rolland, L’Assommoir de Zola, Le feu d’Henri Barbusse, Le capitaine Fracasse de Théophile Gautier parmi tant d’autres…

Comment ne pas penser à madame Dunan, à Christian Morazé qui savaient être attentifs à nos recherches ?

Il est des lieux magiques qui laissent leur empreinte, qui propulsent ensuite de belles réminiscences peuplées de livres, nourries de chaleur humaine.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

4 février 2021