Jonathan Tropper, Une dernière chose avant de partir

Clin d’œil à cette époque troublée, j’ai lu Une dernière chose avant de partir du romancier américain Jonathan Tropper. Tu as bien lu, une dernière chose avant de…clamser… Qui n’entend pas le destin qui passe ? Qu’en penses-tu ô adepte incorrigible de l’immuabilité ? Au fil des printemps qui pointent, ne finit-on par regarder différemment les pissenlits ?

Un type, 44 ans, ancien batteur d’un groupe de rock, il a raté sa vie ; divorcé, il n’aura pas su non plus être à la hauteur avec sa fille ; il vit désormais, échoué dans un bloc appartements où ne résident que des décrochés comme lui. La grande débandade, en quelque sorte, surtout que le succès en musique a mis aussi les adjas.

Soudain il apprend que ses jours sont comptés. Ça bouscule, forcément. Pas question de se faire opérer décide-t-il. Ira-t-il jusqu’au bout de cette folle décision ? On le suit dans son quotidien dans des situations qui peuvent être cocasses, voire loufoques. Le style est alerte, direct, dans un enchaînement à rebondissements, le tout sous un angle psychologique qui n’alourdit rien, bien au contraire.

Le roman n’a rien de déprimant, je te l’assure. On finit par suivre le personnage principal dans toutes ses facéties. Et ce roman de pouvoir se muer en antidote à toute forme potentielle de morosité. On retrouve même un élan… vital. Etonnant, non ? comme disait Desproges.

Henri LAFITTE, Chroniques insulaires

26 avril 2021

Jonathan Tropper, Une dernière chose avant de partir – 2021 – Editions 10/18 – ISBN : 978-2-264-06097-6