Je me suis dit qu’un peu de poésie en ces temps particuliers…
… surtout quand j’ai vu qu’on remettait les appontements flottants pour l’accueil des beaux jours…
… et que le soleil avait décidé de nous faire un clin d’œil.
Alors j’ai retrouvé un texte écrit le 7 novembre 2019, sans me douter de ce qui allait advenir.
J’entends l’océan qui folâtre sur la berge
De sa lente ondulation qui fait que je gamberge
Le vent est au suroît tourné vers la pétole
Caresse Ravenel tendrement me cajole
Des cols-verts goûtent le farniente du marais
Une corneille croasse désemparée
Des sternes vifs trillent leur mélodie avide
Un cheval paît sur son écrin d’herbe impavide
C’est l’été
J’entends l’océan qui s’engouffre sur la berge
Dans un moutonnement laiteux qui me submerge
Tête dans les embruns rires zébrés de sel
Les Aquilons fougueux débridés m’ensorcellent
C’est l’automne
Collines de moraines tonalités livides
Je sens la morsure du vent frimas avides
Du moindre interstice du moindre col ouvert
qui fige l’inconscient des rêves à l’envers
C’est l’hiver
Les pissenlits s’entrouvrent pour que je m’ébroue
De leurs premiers radis les potagers s’enjouent
Fleurissent les pontons de leurs tendres nacelles
Les macareux joyeux clapent à tire d’ailes
Au printemps
Henri LAFITTE, Chroniques insulaires
21 avril 2021