In memoriam… patatras

Amerigo Vespucci aura légué son nom à l’Amérique. Pourtant, il aura été enterré à Séville dans l’indifférence. Il en aura été de même à Valladolid pour Christophe Colomb. J’ai retenu dans Amerigo de Stéphane Zweig cette phrase « un homme est célèbre et l’on ne sait pas exactement pourquoi. » 

Futilité de la notoriété quand tout la condamne à la dissipation sur des échelles différentes du temps.

Qui se souvient de monsieur Poubelle, préfet de son Etat au XIXe et qui aura légué son nom à nos conteneurs à déchets ? Qui se rappelle sur quoi s’asseyait le Père Lachaise ? Qui se souviendra de Poutine quand les hommes auront fini de faire le gogol ? Qui se souviendra de nos baudruches ?

Les insectes, quant à eux, se souviendront-ils du temps des insecticides ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

5 mars 2022 – mis en ligne le 31