Renaud Garcia-Fons, Le souffle des cordes

Alors que souffle à l’est de l’Europe le vent de la discorde avec fracas de bombes à la clef, j’opte pour « Le souffle des cordes » du contrebassiste Renaud Garcia-Fons qui enchante et rassérène en insufflant la joie des interactions humaines, musicales, transfrontalières.

Album envoûtant, superbe que le dernier opus de ce contrebassiste époustouflant de maîtrise et de créativité. « Animame », Réconforte-moi ! Titre de la composition d’ouverture. Les cordes brillent, scintillent dans un rythme enlevé. Riches sonorités qui s’entremêlent, guitare, violon, kemence turc, kanoun… Le compositeur instrumentiste sait porter les couleurs d’orient.

Douze titres aux tonalités et rythmes riches de nuances. Chacun, dans le livret, est accompagné d’une citation. La première est de Victor Hugo : « Le bonheur est parfois caché dans l’inconnu. » Renaud Garcia Fons s’est entouré de sept musiciens et la prestation de cet octet est de haute envolée dans la richesse des sonorités instrumentales aux saveurs majoritairement orientales et transfrontalières. 

Quel plaisir par exemple de se trouver avec Mamamouchi, le deuxième titre, dans un salon du XVIIe, aux accents baroque, puis soudain sur les rives de la Méditerranée ! Les musiciens ont gommé les barrières de l’espace et du temps.

Les ambiances et les tonalités virevoltent. Nos soucis quotidiens se dissipent avec Le souffle des cordes, dans une plénitude bienfaitrice. Un hymne au dépassement de soi.

Henri Lafitte, 1er avril 2022

Renaud Garcia-Fons, Le souffle des cordes – 2021